Pourquoi mon enfant dit toujours NON ? Comprendre et réagir avec bienveillance
- Charlyse Mas
- 17 sept.
- 4 min de lecture

Si vous êtes parent, il y a fort à parier que ce mot, pourtant si petit, occupe une place immense dans votre quotidien : le fameux NON. Que ce soit au moment de s’habiller, de ranger sa chambre, de se brosser les dents ou même de passer à table, votre enfant semble avoir un plaisir fou à refuser. Et vous, forcément, vous alternez entre agacement, épuisement et parfois même un petit sentiment d’impuissance.
Mais rassurez-vous : ce comportement est normal. Mieux encore, il est essentiel pour son développement. Alors, pourquoi votre enfant dit-il toujours non, et surtout, comment réagir sans transformer chaque moment en bras de fer ?
Pourquoi votre enfant dit toujours NON ?
Dire NON, c’est le premier pas vers l’autonomie. Votre enfant découvre qu’il n’est pas seulement un petit prolongement de vous, mais une personne à part entière, avec une volonté, des envies et des opinions. C’est un apprentissage essentiel : le refus lui permet de construire son identité. Quand il dit non, il ne rejette pas votre amour, il s'exprime : j'ai envie d'exister ou J’existe et je veux qu’on m’entende.
Alors oui, pour vous, c'est fatigant, mais pour lui, c’est une étape fondamentale pour devenir un adulte qui sait dire non… et donc qui saura plus tard poser des limites saines.
Et si je dis non… tu fais quoi ?... Imaginez un petit scientifique en blouse blanche qui fait ses expériences. Chaque NON est une expérience grandeur nature :
Si je refuse de mettre mes chaussures, que se passe-t-il ?
Si je dis non à maman quand elle me demande de ranger, quelle sera sa réaction ?
Et si je répète 10 fois NON, est-ce que ça change quelque chose ?
Votre enfant cherche à comprendre le monde, mais aussi à comprendre vos réactions. Le test des limites est une façon de vérifier la solidité du cadre. C’est inconfortable pour vous, mais nécessaire pour lui.
Parfois, le NON n’est pas un vrai refus, mais un raccourci pour dire : je suis fatigué, je suis en colère, je suis triste ou j’ai peur. Un enfant n’a pas toujours les mots pour exprimer ce qu’il ressent. Le NON devient alors une sorte de bouclier universel. Derrière ce mot, il y a souvent un besoin caché : être écouté, avoir du temps, se sentir compris.
Et puis il y a deux périodes clés pour le non. Celle vers 2-3 ans : bienvenue dans la fameuse phase d’opposition, aussi appelée “crise du non”. C’est le moment où l’enfant affirme son autonomie. Plus tard, à l’adolescence, rebelote, mais cette fois avec une intensité différente. L’ado a besoin de se séparer de ses parents pour construire son identité. Le NON devient un outil pour dire : “Je ne suis plus un petit, laissez-moi faire mes choix.”
En tant que parent, le non est difficile à entendre
Soyons honnêtes, vous pouvez avoir l’impression qu’il vous défie ou vous provoque, vous pouvez vous sentir rejeté (“Il me dit non tout le temps, même quand je propose quelque chose de sympa”) et vous pouvez aussi vous épuiser à force de négocier et craindre que votre enfant devienne “ingérable”.
Tout cela est légitime. Le problème, c’est qu’on personnalise souvent le NON : on le vit comme une attaque personnelle, alors que ce n’est pas le cas. Votre enfant ne dit pas non à vous. Il dit non à la situation. Il dit non parce qu’il cherche à garder un peu de contrôle. Et franchement, on fait pareil nous aussi, non ? Qui n’a jamais dit “non” juste parce qu’on n’avait pas envie qu’on décide à notre place ?
Comment réagir face au NON sans perdre patience ?
Respirez… il existe des solutions pour transformer ce petit mot explosif en occasion d’apprentissage. Valider l’émotion, c’est déjà faire baisser la tension : “Je comprends que tu n’aies pas envie de mettre ton manteau et que tu aimerais continuer à jouer.” Cela ne veut pas dire que vous cédez, mais que vous reconnaissez ce qu’il ressent. Et ça change tout.
Si vous posez une question qui appelle un OUI ou un NON, il y a de grandes chances que vous récoltiez un NON. Alors, contournez l’obstacle et proposer un choix : “Tu préfères mettre le pyjama rouge ou le bleu ?” ou “On commence par les dents ou par l’histoire ?” Ça marche beaucoup mieux et ça redonne à l’enfant le sentiment de contrôler un petit bout de la situation.
Est-ce que tout mérite une guerre ? Non. Si votre enfant veut mettre deux chaussettes différentes ou sortir avec un pull un peu trop coloré, franchement, est-ce grave ? Parfois, lâcher prise, c’est gagner en sérénité.
Un cadre clair, mais sans cris, avec empathie, c’est la clé. Bienveillance ne veut pas dire “laisser tout passer”. “Je comprends que tu n’aies pas envie de te brosser les dents, et en même temps, c’est indispensable pour ta santé. Je peux t’aider si tu veux.”
Le NON n’est pas votre ennemi. C’est une étape clé du développement de votre enfant, une preuve qu’il grandit, qu’il construit sa personnalité et qu’il se prépare à devenir un adulte capable de s’affirmer.
Derrière ce petit mot agaçant se cache un grand besoin : celui de se construire. Votre mission de parent n’est pas de faire disparaître ce NON, mais d’apprendre à l’accueillir, à y répondre avec patience et à poser des limites bienveillantes.
Et si vous changiez de regard ? La prochaine fois que votre enfant dit non, dites-vous qu’il est en train d’apprendre à dire oui… à lui-même.




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