Les signes du harcèlement scolaire : comment les repérer et accompagner votre enfant
- charlysecoach
- 7 oct.
- 4 min de lecture

Un mois après la rentrée, les choses se posent enfin à l’école : les amitiés commencent à se former, les groupes se créent… mais malheureusement, c’est aussi le moment où certaines dynamiques plus douloureuses apparaissent. Le harcèlement scolaire, par exemple, ne surgit pas toujours dès le premier jour : il s’installe doucement, presque en silence.
Et bien souvent, les parents ne voient rien venir. Parce qu’un enfant qui souffre n’arrive pas toujours à mettre des mots sur ce qu’il vit, ou parce qu’il a peur de décevoir, d’inquiéter ou d’aggraver la situation.
C’est pour cela qu’il est essentiel de rester attentif aux signes indirects.
Les premiers signes qui doivent vous alerter
Chaque enfant réagit à sa manière, mais certains comportements reviennent souvent. Si vous remarquez plusieurs de ces signaux en même temps, il est important de tendre l’oreille et d’ouvrir les yeux.
D’abord, regardez ce qui se passe à la sortie de l’école. Votre enfant rentre-il habituellement joyeux, bavard, pressé de vous raconter sa journée ? Et là, depuis quelque temps, il traîne des pieds, il baisse la tête, il vous répond "ça va" sur un ton qui sonne faux ? Ce petit changement dans son attitude peut être un indice fort.
Ensuite, observez son sommeil. Un enfant harcelé a souvent du mal à s’endormir. Il peut se tourner et se retourner dans son lit, faire des cauchemars, ou venir vous voir pour dire qu’il a peur. Et le matin, c’est une véritable épreuve : pleurs, colères, excuses à répétition pour éviter d’aller à l’école. "J’ai mal au ventre, j’ai mal à la tête…" reviennent comme un disque rayé. Ce n’est pas toujours du cinéma : c’est parfois son corps qui exprime ce que lui n’arrive pas à dire.
Un autre signe très fréquent, c’est l’appétit qui change. Votre enfant n’a plus envie de toucher à son plat préféré, ou au contraire, il se jette sur la nourriture comme pour combler un vide intérieur.
Côté émotions, soyez attentifs aux pleurs plus fréquents, aux colères soudaines, à l’hypersensibilité. Un enfant qui se ferme peut aussi s’isoler davantage, rester dans sa chambre, éviter de voir ses copains ou ses cousins, dire "laisse-moi tranquille" plus souvent.
Et puis il y a l’école, bien sûr. Un enfant qui vivait jusque-là sa scolarité sans trop de difficultés peut soudain perdre pied : des notes qui chutent, une démotivation visible, des devoirs bâclés ou refusés. Il peut dire que ça "sert à rien", ou encore se montrer absent dans ses apprentissages.
Pris séparément, chacun de ces signes peut avoir mille explications. Mais lorsqu’ils commencent à s’accumuler, c’est souvent un cri d’alerte silencieux.
Comment parler de harcèlement avec votre enfant sans le braquer
Je sais à quel point c’est frustrant d’avoir l’impression que son enfant ne dit rien. Vous rentrez à la maison, vous posez LA question "Alors, ça a été aujourd’hui ?"… et on vous répond "oui" ou "bof", et c’est tout. Difficile de savoir ce qui se passe vraiment.
La première astuce, c’est de varier vos questions. Oubliez le traditionnel "ça va ?". Essayez plutôt :– "Comment s'est passé ta journée ?"– "C’était quoi ton moment préféré de la journée ?"– "Si tu pouvais changer une seule chose aujourd’hui, ce serait quoi ?"
Ces questions ouvrent des portes, sans mettre votre enfant sous pression.
Deuxième astuce : choisissez le bon moment. Juste après l’école, ce n’est pas idéal. Laissez-le souffler. Attendez un moment de détente, dans la voiture, pendant le dîner, ou même avant de dormir, quand les confidences viennent plus naturellement.
Enfin, rappelez-vous qu’un silence n’est pas un échec. Un enfant qui ne parle pas tout de suite peut revenir plus tard, s’il sent que vous êtes disponible et que vous n’allez pas juger.
Votre rôle n’est pas d’obtenir des aveux, mais de créer un climat de confiance qui lui donne envie de s’ouvrir.
Que dire (et surtout ne pas dire) s’il vous confie qu’il est harcelé
Et si, un soir, il lâche enfin un "On m’embête", ou "Je suis harcelé" ? Votre cœur s’emballe, vous êtes partagé entre colère, tristesse et l’envie de foncer régler ça vous-même. Mais attention : votre réaction compte plus que tout.
Il y a des phrases qui, même si elles partent d’une bonne intention, peuvent blesser encore plus. Par exemple :
– "Défends-toi !" : ça le culpabilise, comme si c’était de sa faute s’il n’y arrive pas.
– "Ça va passer…" : ça minimise sa souffrance, alors qu’il attend d’être entendu.
– "Mais qu’est-ce que tu as fait pour qu’on t’embête ?" : ça donne l’impression qu’il est responsable.
À l’inverse, ce qui va le rassurer, c’est d’entendre :
– "Je te crois."
– "Tu as bien fait de m’en parler."
– "Tu n’es pas responsable de ce qui t’arrive."
– "On va trouver des solutions ensemble."
Votre enfant doit sentir qu’il n’est pas seul, qu’il a un filet de sécurité solide : vous. Si ses émotions débordent, accueillez-les. Prenez-le dans vos bras s’il pleure, laissez-le parler s’il est en colère. Montrez-lui que tout ce qu’il ressent a sa place.
Et après ?
Repérer les signes, ouvrir le dialogue, accueillir la parole… ce sont les premiers pas, et ils sont essentiels. Mais le chemin ne s’arrête pas là. Dans un prochain article, je vous parlerai des erreurs fréquentes que font les parents face au harcèlement, et surtout des actions concrètes à mettre en place avec l’école pour aider votre enfant à se sentir en sécurité.
Parce que face au harcèlement scolaire, vous n’êtes pas impuissants. Votre vigilance, vos mots et votre présence peuvent tout changer.




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